🙅♂️ Quel impact des Trump Tariffs sur les startups ?
Mojo c'est la newsletter qui vous plonge dans l'univers de la banque et de la finance du futur. Tendances, innovations et start-ups qui révolutionnent l'industrie, pour être en avance sur son temps.
On vous avait manqué ? Pas de panique, Mojo n’allait pas vous laisser sans un décryptage cette semaine !
Avant de commencer, si tu veux revoir les actualités techs de la semaine passée, ça se passe dans l’édition de lundi :
Maintenant, parlons du sujet de la semaine : Donald Trump, pour pas changer. But make it tech !
Tout d’abord, ce décryptage fait suite à celui de la semaine dernière, où nous avons retracés jour par jour les annonces de Trump, la guerre économique lancée avec la Chine et le reste du monde et l’impact sur les marchés financiers et sur les grandes banques américaines et européennes. Si ça vous intéresse, allez y faire un tour si vous voulez un peu de contexte sur la situation :
Bon vous l’aviez compris, les marchés financiers ont bien chutés à la suite des annonces de droits de douane.
Mais alors, quels sont les secteurs des startups qui pourraient être impactés ? Et ceux qui pourraient en profiter ?
⚙️ C’est Hard pour le Hardware
Électronique, robotique, objets connectés, medtech, mobilité… Toutes ces startups vont prendre cher aux US.
Pourquoi ? Parce qu’elles dépendent souvent de composants fabriqués en Chine, à Taïwan ou en Corée du Sud — et ces pays sont désormais dans le viseur des droits de douane, ce qui va mécaniquement faire exploser les prix.
Et ce n’est pas juste le prix des pièces qui monte. C’est toute la chaîne qui prend : de l’assemblage à l’emballage, jusqu’à la livraison.
Pour ces startups il y a donc 2 solutions :
Tu absorbes les coûts → tes marges fondent comme neige au soleil ;
Tu répercutes sur le client → et dans ce cas, la demande prend un coup.
☁️ Pas si Soft pour les Softwares
Les entreprises qui font du pur software ont un gros avantage en ce moment : les droits de douane ne les touchent pas (directement).
Merci le moratoire de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) sur le commerce numérique : pas de taxe sur les abonnements SaaS, les téléchargements de logiciels ni les services cloud.
Résultat : elles peuvent encore scaler à l’international sans taxes dans les pattes.
Mais attendez avant de sabrer le champagne 🍾
Car oui, les effets indirects s’accumulent vite :
Les clients (industrie, retail, logistique…) coupent dans leurs budgets IT pour compenser les coûts d’import qui explosent ;
Les fournisseurs cloud (AWS, Azure, etc) paient plus cher leur matos pour les data centers — et devinez quoi ? La facture cloud risque d’en prendre un coup aussi.
On veut pas porter la poisse, mais imaginez si le moratoire digital tombe ?
Ce serait la porte ouverte aux droits de douane sur les logiciels, avec à la clé une augmentation des prix sur les software, les SaaS, les services Clouds, et autres. Donc, malgré tout, il ne faut pas crier victoire tout de suite et rester sur ses appuis pour rebondir si cela devait arriver.
☎️ Allo McFly, IA quelqu’un au bout du fil ?
OpenAI demande déjà à ses utilisateurs d’y aller molo sur les recherches d’images, sur Deep Research et sur son dernier modèle le plus puissant (GPT 4.5). Bref, l’entreprise aimerait bien que ça se calme de manière générale sur les recherches parce que cela nécessite énormément de puissance de calcul qui a un coût non négligeable pour la firme.
Alors, les abonnements Premium pourraient bien augmenter eux aussi.
Car les startups IA jonglent entre deux mondes :
🔹 du software côté produit ;
🔹 du hardware côté infra (et c’est là que ça coince)…
GPU, semi-conducteurs, composants serveurs… Ce matos est en plein cœur des nouvelles taxes douanières.
Heureusement, plusieurs gouvernements sortent le carnet de chèques pour rééquilibrer le jeu :
📦 Le CHIPS and Science Act aux USA, qui ne date pas d’hier puisqu’il a été promulgué le 9 août 2022, qui inclut un plan 'd’investissement d’environ 280 milliards de dollars pour la recherche et la production de semi-conducteurs ;
🇮🇳 Un gouvernement indien qui prévoirait d’investir 13 milliards de roupies (130 milliards d’euros) dans le développement de l’IA, la cyber et les compétences numériques en 2023, et qui a annoncé début mars 2025 un investissement massif de 18 milliards de dollars en subventions pour les semi conducteurs. En gros : 50% des coûts seront pris en charge par la gouvernement central, et 20% d’incitations supplémentaires par les Etats !
🇪🇺 European Chips Act, une initiative européenne entrée en vigueur le 21 septembre 2023, d’environ 43 milliards d’euros en investissement privés et publics. Cette loi comprend 3 volets : l'initiative “Chips for Europe”, qui soutiendra le renforcement des capacités technologiques et l’innovation à grande échelle, un cadre visant à encourager les investissements publics et privés dans les installations de fabrication qui garantira la sécurité d’approvisionnement et la résilience du secteur des semi-conducteurs de l’union, et enfin un mécanisme de coordination, par l'intermédiaire du Comité européen des semi-conducteurs, constituera la principale plateforme de coordination entre la Commission, les États membres et les parties prenantes.
Alors, dans tout ce bourbier se trouve peut être des opportunités, non ? Il faut toujours garder le Mojo.
🇺🇸 Alors Mojo, dites-nous, quelles stratégies court terme pour les startups US ?
Les fondateurs de startups pourraient :
Diversifier leurs fournisseurs en se tournant vers des zones moins taxées (Inde, Vietnam, Mexique…) ;
Anticiper les hausses en stockant les composants critiques ;
Repenser leur tarification et envisager de répercuter les coûts sur les clients, ou rogner leurs marges… ;
Explorer des partenariats ou licences locales pour éviter les exports directs ;
Utiliser des entrepôts sous douane ou des zones franches pour gérer les flux ;
Suivre les politiques en temps réel pour ne pas se faire surprendre.
🇨🇵 D’accord, et alors… Quid des startups européennes ?
Même si elles semblent moins impactées directement, nos startups ont du soucis à se faire. Alors, que pourrait-il se passer ?
Le "Make it global from day one" devra peut être se faire sans aller aux US ;
Le Made In (you name it) va s’intensifier pour dépendre de moins en moins des fournisseurs étrangers ;
Les discours de souveraineté vont s’accentuer, autant en B2C qu’en B2B. Les startups auraient donc intérêt à intégrer cet argumentaire dans leurs decks (il y a déjà le mot IA de partout, ça devrait pas être compliqué d’ajouter des mots dans ce champ lexical…) !
Pour conclure, on peut se dire qu’on ne sait pas vraiment où tout cela va aller et donc la clé c’est tout simplement : la flexibilité.
Les startups US sont clairement les plus vulnérables, mais les startups du reste du monde doivent elles se dire que le rêve américain ce n’est peut être plus pour tout de suite…
Les cycles de vente en B2B pourraient être rallongés, car l’incertitude autour des droits de douane, des prix futurs et du commerce mondial rend les équipes achats beaucoup plus frileuses.
Les sales pipelines rétrécissent, comme à chaque fois que le contexte macro devient bancal.
Les CFOs repoussent les dépenses non essentielles… et les premiers signaux montrent que le film est en train de se rejouer.
Pour le B2C c’est pareil. L’inflation sur les produits et services va contraindre les consommateurs à repousser ou arbitrer certains achats.
La globalisation laissera aussi place à la régionalisation. Aux US, les startups tenterons peut être de devenir leader dans le pays avant de s’internationaliser, puis iront faire du business avec les pays les moins touchés par les droits de douane. Une startup française mettra peut être en suspend son expansion aux US et favorisera son développement en Europe.
Les investisseurs eux seront davantage soucieux de la rentabilité que la croissance à n’importe quel prix. Ce qui pourrait freiner les levées de fonds, les opérations de M&A et les introductions en bourse.
Pour les startups il faut donc qu’elles se concentrent davantage sur leur cash burn et qu’elles optimiser leurs dépenses pour rallonger leur runway.
Bref, il y a toujours du Mojo dans l’air, et on continuera de suivre ça de près pour vous le partager !
Merci d’avoir lu cette newsletter jusqu’au bout ! ❤️
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